Tsundoku

… ou l’art d’empiler les livres

Un beau matin de février, un mot jusque-là inconnu est entré dans mon vocabulaire de bloggeuse littéraire : Tsundoku.

Tsundoku ou pour les initiés des kanjis 積ん読  désigne l’accumulation sous forme de piles, des livres qui ne sont jamais lus.

C’est mon amie Edwige qui en lisant cette définition m’en a parlé. Elle est d’ailleurs persuadée que je n’en suis pas atteinte vu le nombre de livres que je lis et commente sur Gwenn Ha Lu. Sauf que, je cache dans les rangements derrière mon lit des dizaines de livres qui attendent patiemment d’être lus…

Cette manie d’acheter frénétiquement des livres pour les entasser remonte à mes années d’exil suisse. Je n’ai découvert que très tardivement le rayon littérature française de la librairie Orell Füssli à Zürich (et dans la langue de Molière, s’il vous plait). Si j’avais connu son existence plus tôt, je n’aurais pas telle une fourmi ramené à chacun de mes voyages en France quatre à cinq livres. J’ai pu vivre pendant cinq ans sans Monoprix, les petits plats Picard et la graisse d’oie pour faire revenir mes pommes de terre, mais je n’ai pu me résoudre à passer une journée sans avoir une montagne de livres à contempler.

La peur de manquer ne m’a pas quittée pendant mes années zurichoises. Oui j’aurais pu commander mes livres sur Amazon ou sur la Fnac surtout que la Fnac est implantée en Suisse Romande ; je n’aurais même pas eu à payer les droits de douane. Voire même passer à la lecture sur liseuse. Mais là, il ne faut pas pousser. J’ai déjà dû me résigner en arrivant en Suisse à acheter mon brocoli sous plastique (pour un pays qui se dit écolo…), alors je ne vais pas céder aux sirènes de la modernité ou de la praticité.  Un livre s’achète en librairie ! Il faut pouvoir regarder sa couverture, être attiré par une photo, la jaquette ou un bandeau, le retourner et lire avec appétit sa quatrième de couverture. Autant de petits bonheurs dont je ne veux ni ne peux me passer.

Alors j’achète, je stocke, je lis, je prête, je rachète, je donne, j’emprunte. Et mes rangements cachés derrière mon lit qui ne contenaient que ma crème pour les pieds regorgent maintenant de livres. Les trois étagères débordent de livres en tout genre : romans, polars, essais, livres historiques.

Cela fait maintenant un an que je suis rentrée en France et on ne peut pas dire que ma Pile A Lire ait dégonflée. Je ne me l’explique pas. Les bonnes librairies à Strasbourg ne manquent pourtant pas, ma peur de manquer aurait dû disparaître et ma PAL avec. Mais non, j’ai toujours une quarantaine de livres en souffrance qui attendent patiemment d’être choisis. Il existe bien quelques circonstances particulières qui ont retardé le déstockage, comme ma participation au Grand Prix des Lectrices ELLE 2017. Quand ELLE t’envoie trois lectures imposées par mois, il est temporellement impossible de puiser dans la réserve de livres. Mais, je crois que c’est aussi parce que je suis incapable de sortir d’une librairie sans acheter un livre. INCAPABLE ! Et l’attrait de la nouveauté fait passer mes anciens livres neufs aux oubliettes.

Mais c’est décidé (et je m’y tiens depuis ce début d’année), tous les mois, je sors de ma réserve deux à trois livres. Histoire que ma crème pour les pieds retrouve sa juste place !

Alors, oui Edwige, le syndrome Tsundoku, j’en suis atteinte, mais je me soigne !

Et vous, êtes-vous aussi atteint du syndrome Tsundoku ?


Voici un aperçu de mon / mes tas de livres :

Tsundoku
Les livres qui font du bien au corps et à l’âme
Tsundoku
Les livres commencés mais abandonnés en cours de lecture
Tsundoku
Les livres prêtés
Mes livres d'intello. Les lirais-je un jour?
Mes livres d’intello. Les lirais-je, un jour?
Tsundoku
Les classiques comme on dit. Tellement classiques qu’ils restent en bas de ma PAL.

 

Tsundoku
Mes achats compulsifs. Juste au cas où. Si les librairies ferment, si une pénurie d’encre se produit…
Les cadeaux !
Les cadeaux !

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