Passion amoureuse

Partout, j’ai vu ce livre à la couverture blanche au liseré bleu, esthétique minimaliste si caractéristique des Editions de Minuit. Ça raconte Sarah, Prix des libraires de Nancy. Ça raconte Sarah, en lice pour le prix Goncourt 2018. Ça raconte Sarah, trois mots que les médias ne cessent de répéter en cette rentrée littéraire 2018. Ça raconte Sarah dans le haut du classement des meilleures ventes de romans. Alors Ça raconte Sarah de Pauline Delabroy-Allard a fini dans ma PAL.

Elle. Elle, la narratrice, n’a pas de nom. Elle, jeune professeure est séparée du père de sa fille de quatre ans. Elle mène une vie paisible, sans histoires, rythmée par son travail, sa fille et quelques compagnons de passage. L’autre, c’est Sarah, violoniste dans un quatuor. Exaltée, passionnée, fougueuse, elle vit chaque instant comme si c’était le dernier. Elle et Sarah se rencontrent, s’apprivoisent, s’aiment intensément, se dévorent, s’inspirent, s’aspirent. Mais Elle pourra-t-elle résister à cet amour inconditionnel devenu dévastateur ?

Ça raconte Sarah de Pauline Delabroy-Allard signe un premier roman singulier mais irrégulier. Singulier parce que l’écriture est scandée ; les phrases courtes aux amorces récurrentes coupent le souffle et imposent un rythme, celui de la passion dévorante et de l’appétit sexuel. Irrégulier, parce qu’à ce rythme effréné succède un tempo littéraire plus convenu, plus noir aussi. Face à l’absence de l’autre, la narratrice devient un esprit inconsistant, perdue dans ses souvenirs et au bord du délire. Et la fulgurance de l’écriture ne parvient pas à faire oublier ces excès narratifs.

Avis de Gwenn Ha Lu : Ça raconte Sarah de Pauline Delabroy-Allard est aussi plaisant qu’irritant à lire.

TITRE : Ça raconte Sarah 


AUTEUR : Pauline Delabroy-Allard


ÉDITEUR : Les Editions de Minuit


NOMBRE DE PAGES : 192 pages 


DATE DE PARUTION : 06/09/2018