A l’aventure !
Premier rendez-vous… manqué. Automne 1998. La rencontre ne fut pas littéraire -comme l’on pourrait s’y attendre-, mais cathodique. Cette année là, TF1 diffusa tout au long du mois de septembre une adaptation du roman d’Alexandre Dumas, Le Comte de Monte-Cristo, avec dans le rôle principal, Gérard Depardieu. La trahison puis la vengeance imaginée par Alexandre Dumas furent sublimées par la réalisation soignée de Josée Dayan, la kyrielle d’acteurs talentueux et la fidèle reconstitution de la Restauration. Bien que la fin me soit maintenant connue, j’entrepris de me lancer à l’assaut de ce monstre sacré. Mais les 2 200 pages, écrites en police 8 et réparties en 2 tomes ont eu raison de ma dernière envie. Et oui, à l’adolescence, on n’est pas très téméraire…
Le deuxième rendez-vous fut le bon. Un petit entrefilet dans le magazine ELLE (encore et toujours) où Le Comte de Monte-Cristo était loué pour ces qualités narratives et son intrigue rocambolesque, me fit me souvenir que les deux tomes m’attendaient toujours. Alors 15 ans après, avec plus de maturité et une première expérience « dumassienne » réussie (Trois Mousquetaires), j’entamai la lecture de ce pavé. Très vite la machination se met en place : Edmond Dantes, jeune capitaine fraîchement débarqué et tout à la joie de ses retrouvailles avec sa famille et sa fiancée, est arrêté, jugé puis emprisonné pour un crime qu’il n’a pas commis. Captif pendant 14 ans, il réussit finalement à s’évader, et met à profit ses premières années de liberté pour préparer, puis accomplir minutieusement sa vengeance. Pour un livre écrit il y a plus de 170 ans, le style est résolument moderne et la narration fluide. L’intrigue pourtant complexe et riche en descriptions, ne se perd jamais dans un trop-plein de détails ni ne mène à la confusion. Alexandre Dumas réussit la prouesse de nous tenir en haleine en maniant à la perfection les rebondissements : ce roman est véritablement aussi addictif que les meilleures séries du moment. En vous faisant voyager dans des contrées lointaines et vibrer avec les aventures d’Edmond Dantès, Le Comte de Monte-Cristo sera (si vous ne l’avez pas déjà lu) le compagnon idéal de vos longues soirées d’hiver.
Avis de Gwenn Ha Lu : aussi électrisant qu’Harry Potter avec l’avantage non négligeable que tous les tomes sont déjà parus !
Le saviez-vous ?
- L’intensité du livre s’explique aussi par son mode de publication. Avant d’être un roman, Le Comte de Monte-Cristo a été publié en feuilleton dans le Journal des débats du 28 août au 19 octobre 1844, puis du 31 octobre au 26 novembre 1844, et du 20 juin 1845 au 15 janvier 1846. Pour susciter l’intérêt des lecteurs et augmenter les tirages du quotidien, l’intrigue devait donc être bien construite et le suspense haletant.
- L’île de Montecristo existe bel et bien, elle est située à mi-chemin entre la Corse et l’Italie. Sa population est estimée à 500 chèvres …. Alexandre Dumas la contourna lors d’un voyage avec le Prince Napoléon (futur Napoléon III) en 1842, et c’est ainsi que l’histoire du Comte de Monte-Cristo naquit.
- La paternité du Comte de Monte-Cristo a fait l’objet de quelques contestations dans les cercles parisiens. Alexandre Dumas devra même publier un écrit Etat civil du Comte de Monte-Cristo en 1857 pour expliquer l’origine du livre et faire taire ses détracteurs. http://www.dumaspere.com/pages/bibliotheque/chapitre.php?lid=m1&cid=28
- Alexandre Dumas prénomma son fils, Alexandre, et comme le fils fut aussi célèbre que le père, seuls les noms Père et Fils purent les différencier. L’auteur du Comte de Monte-Cristo est donc Alexandre Dumas père et celui de La Dame aux Camélias, Alexandre Dumas fils.
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