Première porteuse saine de la typhoïde
La Cuisinière de Mary Beth Keane est entré dans ma PAL il y a fort, fort longtemps. Deux ans si mes calculs sont bons. Acheté dans une de mes librairies préférées, Nouvelles Impressions à Dinard, ce roman remplit tous mes critères de sélection : belle couverture, de la matière (456 pages) et une histoire romancée mais basée sur des faits réels. Voyons voir si ces a priori positifs se sont confirmés à la lecture.
A la fin du XIXe siècle, la jeune Mary Mallon quitte son Irlande natale pour rejoindre des parents éloignés à New-York. Avec des rêves pleins la tête et une énergie débordante, Mary se familiarise aux rues de Murray Hill et se révèle être une excellente cuisinière. Employée pour ses talents dans les maisons bourgeoises du comté pendant de nombreuses années, Mary voit sa vie bouleversée quand les autorités sanitaires viennent l’arrêter. Partout où Mary a travaillé, la typhoïde s’est déclarée. Hospitalisée, placée en quarantaine, jugée, Mary va devoir se battre pour rester vivante et libre.
Mary Beth Keane a fait de ce fait divers retentissant un habile thriller : Mary est-elle porteuse de la maladie et responsable de la mort d’une dizaine de personnes? Extrêmement bien documenté et construit, ce roman aborde – outre l’histoire de Mary Mallon – plusieurs thèmes : intégration des immigrés à New-York, balbutiement de la médecine et amours contrariés. Malgré l’écriture fluide de l’auteure, La Cuisinière peine parfois à trouver son rythme, s’essouffle souvent et traîne en longueur. Dommage, car Mary Beth Keane a su brosser un portrait tout en nuances de celle qui fut surnommée par la presse et les New-Yorkais » la femme la plus dangereuse d’Amérique ».
Avis de Gwenn Ha Lu : véritable roman biopic, La Cuisinière de Mary Beth Keane est à lire pour comprendre que l’ignorance mène souvent à la cruauté.
TITRE : La Cuisinière AUTEUR : Mary Beth Keane ÉDITEUR : Presses De La Cite NOMBRE DE PAGES : 380 pages DATE DE PARUTION : 06/02/2014
DISPONIBLE EN POCHE / 10/18