Chanson douce

Quand l’inimaginable devient réalité

« Le bébé est mort ». L’incipit de Chanson douce donne le ton, la fin de l’histoire est connue dès le début du roman et elle n’est pas douce. La nourrice a commis le crime le plus odieux qui soit : elle a tué les enfants dont elle avait la garde. L’effroi des premières pages passé, le besoin d’explications prend le pas. Car après avoir lâché sa bombe, Leïla Slimani rembobine le fil, remonte le temps, à l’affût des moindres signes annonciateurs du drame.

L’alternance des points de vue, notamment ceux des parents et de la nourrice, est la vraie réussite de ce roman. Les interprétations et les ressentis diffèrent et suggèrent qu’en dépit du seul point commun qui relie ses êtres – l’amour et l’affectation pour les enfants -, ils se croisent, se côtoient sans chercher ni à se connaitre ni à se comprendre. L’indifférence jusqu’ à l’irrémédiable. La sobriété du style détonne avec l’âpreté des propos et aide – fort heureusement- à se détacher émotionnellement.

Chanson douce mérite-t-il son Goncourt ? Oui, car la puissance de ce roman se répand par ricochets longtemps après l’avoir refermé. D’abord angoissant, puis intriguant et enfin provocateur, Chanson douce amène à réfléchir. Car au-delà de ce microcosme domestique, ne pourrait-on pas y voir une critique de notre société, égoïste et insensible ?

Avis de Gwenn Ha Lu : un livre coup de poing qui ne peut laisser indifférent.

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TITRE : Chanson douce
AUTEUR : Leïla Slimani 
EDITEUR : Gallimard
NOMBRE DE PAGES : 240 pages
DATE DE PARUTION : 18/08/2016

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SELECTION DU JURY DE JANVIER – ROMAN

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