Coup de projecteur sur le Maroc

Le premier roman de Leila Slimani Dans le jardin de l’ogre avait suscité lors de sa sortie marocaine débats, remous et confessions. Les Marocaines s’étaient reconnues dans le personnage d’Adèle, une femme souffrant d’addiction au sexe : elles aussi sont frustrées et mentent pour sauver les apparences. Confortées dans leurs convictions par les propos de Leila Slimani et rassurées par sa personnalité solaire, ces femmes se sont instinctivement confiées à elle. Ces discussions ont été assemblées et retranscrites dans Sexe et mensonges.

D’horizons et d’âges différents, toutes racontent la difficulté de se soustraire aux règles sociales et au poids des traditions. L’article 490 interdisant les relations hors mariage, une femme ne peut être que fille ou épouse, vierge ou mère. Entre ces deux extrémités, rien. En apparence du moins, car une vie sexuelle hors mariage peut exister à condition d’être discrète et complétement schizophrène : les discours sont rigoristes le jour et les pratiques libérées la nuit.

Les notes et commentaires de Leila Slimani sur la réalité politique et religieuse étayent ces témoignages intenses et complémentaires pour dresser le portrait d’une société marocaine enfermée dans ses contradictions. A la fois intime et universel, Sexe et mensonges est un appel à la liberté, à l’amour désiré et réciproque.

Avis de Gwenn Ha Lu : à lire pour enlever ses œillères.

Petit Plus Gwenn Ha Lu : ces confidences ont aussi été scénarisées dans un roman graphique Paroles d’honneur avec les dessins de Laetitia Coryn.

TITRE : Sexe et mensonges
AUTEUR : Leila Slimani
EDITEUR : Les Arenes
NOMBRE DE PAGES : 192 pages 
DATE DE PARUTION : 06/07/2017