De Saint-Louis à Paris

Si la carrière de Joséphine Baker débute à Paris en 1925, la vie de Freda Josephine McDonald commence dix-neuf ans plus tôt, en 1906 à Saint-Louis. Née d’un père musicien et d’une mère débordée par la réalité, Joséphine est élevée par sa grand-mère dans les quartiers pauvres de la ville.  Gaie, intrépide, fantasque, elle embrasse la vie et, malgré ses deux mariages (à treize et quinze ans), poursuit son rêve : conquérir Broadway. De rencontres opportunes en prestations remarquées, Joséphine devenue Baker est repérée pour intégrer la troupe de la Revue nègre, qui se produit à Paris. Ce spectacle la propulse au rang de star internationale et rend sa vie encore plus extravagante…

Si ses chansons et son pagne en fausse bananes sont passées à la postérité, la vie rocambolesque de Joséphine Baker l’est nettement moins. Ce sont ces aspects méconnus que José-Louis Bocquet et Catel dévoilent dans leur roman graphique Joséphine Baker. Il ne faut pas moins de 460 pages pour révéler ses multiples facettes : artiste, femme amoureuse, résistante, militante du Mouvement des droits civiques, mère adoptive de douze enfants. Le recours au noir et blanc pour les dessins est un choix assez judicieux, car il préserve l’équilibre entre scénario et dessin : la sobriété des planches tranchent avec l’exceptionnalité du récit. Il ne manque que le son des notes de musique de J’ai deux amours ou de La Petite Tonkinoise pour que l’incursion dans la vie de Joséphine Baker soit complète.

Avis de Gwenn Ha Lu : aussi beau qu’instructif.

Petit Plus Gwenn Ha Lu : les biographies en fin d’ouvrage des personnes ayant fréquenté de prés ou de loin Joséphine Baker sont un vrai plus.

TITRE : Joséphine Baker 
SCÉNARISTE : José-Louis Bocquet
DESSINATEUR : Catel
EDITEUR : Casterman 
NOMBRE DE PAGES : 460 pages 
DATE DE PARUTION : 07/09/2016