La tête dans les nuages
Les rêveurs d’Isabelle Carré est arrivé dans ma PAL par enchantement. Ô magie, Isabelle Carré débarque à Strasbourg à la librairie Kleber pour parler de son premier roman. Ô magie, je n’ai rien de prévu ce jour-là. Ô magie, j’arrive à me faufiler pour être dans les premiers rangs parmi les dizaines de curieux venus assister à cette rencontre au sommet. Ô magie, Isabelle Carré est aussi solaire et lumineuse que dans ses films. Ô magie, je ressors avec un nouveau livre à lire.
Elle a grandi auprès d’une mère contemplatrice, dépassée par les événements et d’un père fantasque. Son terrain de jeu est le parquet d’un grand appartement parisien aux murs rouges, ses camarades de jeux, ses frères. Sa famille est atypique et oscille entre vie de bohème et principes bourgeois. Les événements familiaux font d’elle une enfant timide et une observatrice –bien malgré elle – de l’explosion familiale. Elle, c’est Isabelle Carré.
Largement autobiographique, Les rêveurs d’Isabelle Carré met à nu les souffrances d’enfance de l’actrice devenue auteure : solitude, incompréhension, non-dit, manque d’amour. Autant de drames racontés avec beaucoup de délicatesse et un certain détachement, comme si les années de comédie à interpréter la vie des autres étaient parvenues à estomper son mal-être, à elle. Si la sensibilité d’Isabelle Carré transparait à chaque page, elle ne parvient pas à dissiper la confusion du récit. Les souvenirs évoqués sont décousus, hachés, un peu à l’image d’un rêve : les personnages s’évaporent et reviennent, la réalité se trouble et les errements prennent le pas sur la cohérence. Le premier roman d’Isabelle Carré, Les rêveurs, est un doux rêve qui laisse un souvenir vaporeux.
Avis de Gwenn Ha Lu : pour les contemplatifs.
TITRE : Les rêveurs AUTEUR : Isabelle Carré ÉDITEUR : Grasset NOMBRE DE PAGES : 304 pages DATE DE PARUTION : 10/01/2018
DISPONIBLE EN POCHE - LE LIVRE DE POCHE