Mes lectures d’octobre

chronique_litteraire_octobre_2020

Si octobre se fait froid, du vin chaud tu boiras.

Le mois d’octobre 2020, comme toute l’année 2020 d’ailleurs, est un mois à oublier. Alors, pour faire face à l’actualité démoralisante, je me suis accordée quelques moments de lecture, loin du tumulte extérieur.

Grâce aux livres si peu essentiels (ironie, mes chers amis…), j’ai pu en période de couvre-feu et de début de reconfinement, manger de délicieux plats mijotés faits maison, remonter le temps et voyager en Italie dans les Pouilles.

Voilà donc l’heure de vous présenter mon bilan lecture du mois d’octobre : un trio inégal, avec de l’agréable, du très bon et du moins bien.

Le financier en chef, David Zaoui

chronique_litteraire_david_zaouiFinancier, nom masculin désignant à la fois la personne spécialisée dans la finance et une pâtisserie à base de poudre d’amandes. Le financier a donc deux facettes, l’une plutôt âpre et l’autre onctueuse. Et David Zaoui dans son livre Le financier en chef a bien compris comment marier les deux aspects du financier.

Jackson Zerbib est un cinéaste en mal de notoriété. Sorti de sa banlieue, personne ne le connaît et personne ne l’attend. A 30 ans, poussé par ses parents, qui en ont assez d’avoir un Tanguy à la maison, il se résout à chercher un « vrai » travail. Alors, il s’invente une expérience dans la Finance et devient le directeur financier d’une start-up. Sauf que Jackson n’y connait rien en ratios, besoin en fonds de roulement et autres… Alors il cuisine, il pâtisse en espérant bien que ses talents culinaires fassent oublier ses lacunes en finance. Mais combien de temps cela peut-t-il durer ? 

Le financier en chef est une fable plus qu’un roman ; trop invraisemblable pour sonner vraie et trop loufoque pour être prise au sérieux. Il est cependant très agréable de tourner les pages de ce livre, de sourire devant tant d’idéalisme et de rire devant l’audace de ce Spielberg-manqué. Le financier en chef est une parfaite lecture pour un dimanche après-midi pluvieux, en mode plaid, thé et petits gâteaux. Et il y a fort à parier qu’en refermant ce livre, vous vous dirigerez vers votre cuisine pour satisfaire votre estomac qui n’aura cessé de gargouiller pendant votre lecture.

un-bon-moment-critique-litteraire

TITRE : LE FINANCIER EN CHEF
AUTEUR: DAVID ZAOUI
ÉDITEUR: LATTES
NOMBRE DE PAGES: 350 pages
DATE DE PARUTION: 17/06/2020

Mamie Luger, Benoît Philippon

chronique_litteraire_mamie_lugerBerthe, cent-deux ans, a la gâchette facile. A son âge, elle aspire à la paix, alors si on vient à déranger sa tranquillité et rompre sa solitude, Berthe n’hésite pas à dégainer sa carabine et à vous canarder. L’équipe de l’inspecteur Ventura en a fait l’amère expérience : si tôt arrivée dans la cour de sa chaumière auvergnate, une pluie de balles a sifflé à leurs oreilles. Arrêtée, embarquée au commissariat, Berthe passe à table et livre le récit de sa vie.

Ne vous laissez pas abuser par ce résumé aux allures frivoles, le roman de Benoît Philippon est bien plus profond et puissant qu’il n’y paraît. L’âge avancé de Berthe et ses déconvenues sont le prétexte pour balayer un siècle de luttes : l’atrocité des deux conflits mondiaux, l’émancipation des femmes, la discrimination raciale. Chaque événement vécu par Berthe amène au même questionnement : la loi défend-elle vraiment les plus faibles ?

Le personnage de Berthe est très bien croqué par Benoît Philippon. Ni parfaite, ni abominable, ni folle, ni dénuée d’émotions, Berthe est tout simplement humaine et a vécu à une époque et un endroit où la violence était la solution à (presque) tout. Si ses actes laissent parfois pantois, sa garde à vue avec l’inspecteur Ventura, entre chamailleries et joutes verbales, offre de mémorables moments de tendresse et d’émotions.

Mamie Luger, c’est à la fois facétieux, engagé, politiquement incorrect et d’une extrême sensibilité. A lire pour toutes ces raisons !

passionnant-critique-litteraire

TITRE : MAMIE LUGER
AUTEUR: BENOIT PHILIPPON
ÉDITEUR: LE LIVRE DE POCHE
NOMBRE DE PAGES: 384 pages
DATE DE PARUTION: 27/05/2020

 

 Dévorer le ciel, Paolo Giordano

chronique_litteraire_devorer_le_cielIl fait chaud, il fait nuit, il fait soif ; soif d’aventures et d’expériences illicites. Nicola, Bern, Tommaso, se baignent nus dans une piscine qui n’est pas la leur. Teresa, la petite-fille de la propriétaire assiste fascinée à cette scène. Admirative de leur audace, envieuse de leur complicité, elle, la fille unique en mal de compagnie, voit dans ce trio son salut. Pendant vingt ans, ils vont se fréquenter, s’apprivoiser, s’aimer, se détester.

Qu’il est agréable de lire les mots de Paolo Giordano et de se laisser bercer par sa narration faite d’ellipses et d’allers-retours dans le temps. Les pages défilent, les personnalités s’affirment, les événements se heurtent, prémices annonciateurs d’épreuves tragiques. Et puis, la fin approchant, l’auteur exagère ses effets dramatiques et la belle mécanique s’enraille. Place au pathos et aux invraisemblances. Et c’est dommage, car l’émotion était là, palpable, à portée de mots.

J’ai aimé la mélodie de la première moitié du roman, mais les dernières pages m’ont passablement ennuyé voire énervé.  Qu’il est dur de voir un livre si prometteur s’écraser sur l’autel du n’importe quoi. Amis lecteurs, passez votre chemin.

sabstenir-critique-litteraire

TITRE : DÉVORER LE CIEL
AUTEUR: PAOLO GIORDANO
ÉDITEUR: POINTS
NOMBRE DE PAGES: 504 pages
DATE DE PARUTION: 13/08/2020

Avons-nous eu sur ce mois d’octobre quelques lectures communes ? Belle lecture et à très vite pour le bilan du mois de Novembre.

1 réponse

Laisser un commentaire