…par les lecteurs de la plage de Dinard
Cette sélection estivale est un peu inédite, puisqu’il s’agit des lectures de Sylvie, Laurence, Sylvie, Nathalie, Maria, Myriam, Jean-Yves, Jean-Jacques, Laurence et Claudia, rencontrés sur les plages de Dinard, les 21 et 22 Juin derniers. Seul point commun à toutes ses lectures, elles étaient appréciées par leurs liseurs. J’espère que vous trouverez dans cette sélection quelques idées lecture pour votre été 2017.
Elena Ferrante, en force
Jackpot pour cette auteure puisque deux lectrices, Sylvie et Myriam, lisaient un des tomes de la tétralogie napolitaine. L’engouement autour de ses livres ne se dément pas depuis deux ans maintenant, avec déjà cinq millions d’exemplaires vendus dans le monde entier. La fièvre Elena Ferrante est aussi portée par le mystère qui entoure son l’auteure : on ne sait rien d’elle si ce n’est qu’ Elena Ferrante est un pseudonyme…
Résumé : Elena et Lila vivent dans un quartier pauvre de Naples à la fin des années cinquante. Bien qu’elles soient douées pour les études, ce n’est pas la voie qui leur est promise. Lila abandonne l’école pour travailler dans l’échoppe de cordonnier de son père. Elena, soutenue par son institutrice, ira au collège puis au lycée. Les chemins des deux amies se croisent et s’éloignent, avec pour toile de fond une Naples sombre, en ébullition.
Tome 1 : L’amie prodigieuse
Tome 2 : Le nouveau nom
Tome 3 : Celle qui fuit et celle qui reste
publié chez Gallimard, Collection Folio ou Du monde entier
Paula Hawkins à égalité
Deux lectrices avaient en main un livre de Paula Hawkins. Son nom ne vous dit peut-être rien, en revanche vous avez sans doute lu ou au moins entendu parler de son premier roman La Fille du train, paru en Mai 2015. Un thriller psychologique qui rend dingue et paranoïaque. Laurence a profité de la sortie en format poche pour le lire. Et quoi de mieux que le sable chaud de la plage du Prieuré pour contrebalancer la noirceur de l’intrigue ?
Résumé : Depuis la banlieue où elle habite, Rachel prend le train deux fois par jour pour aller à Londres. Le 8 h 04 le matin, le 17 h 56 l’après-midi. Chaque jour elle est assise à la même place et chaque jour elle observe, lors d’un arrêt, une jolie maison en contrebas de la voie ferrée. Cette maison, elle la connaît par cœur, elle a même donné un nom à ses occupants qu’elle voit derrière la vitre. Pour elle, ils sont Jason et Jess. Un couple qu’elle imagine parfait, heureux, comme Rachel a pu l’être par le passé avec son mari, avant qu’il ne la trompe, avant qu’il ne la quitte. Rien d’exceptionnel, non, juste un couple qui s’aime. Jusqu’à ce matin où Rachel voit un autre homme que Jason à la fenêtre. Que se passe-t-il ? Jess tromperait-elle son mari ? Rachel, bouleversée de voir ainsi son couple modèle risquer de se désintégrer comme le sien, décide d’en savoir plus sur Jess et Jason. Quelques jours plus tard, c’est avec stupeur qu’elle découvre la photo de Jess à la une des journaux. La jeune femme, de son vrai nom Megan Hipwell, a mystérieusement disparu…
La Fille du train
publié chez Sonatine ou aux Éditions Pocket
Claudia avait lu et apprécié La Fille du train, du coup elle a eu envie de lire le nouvel opus de Paula Hawkins : Au fond de l’eau. Bien, mais moins intriguant que le précédent m’a confié Claudia.
Résumé : Une semaine avant sa mort, Nel a appelé sa sœur, Julia. Qui n’a pas voulu lui répondre. Alors que le corps de Nel vient d’être retrouvé dans la rivière qui traverse Beckford, Julia est effrayée à l’idée de revenir sur les lieux de son enfance. De quoi a-t-elle le plus peur ? D’affronter le prétendu suicide de sa sœur ? De s’occuper de Lena, sa nièce de quinze ans, qu’elle ne connaît pas ? Ou de faire face à un passé qu’elle a toujours fui ? Plus que tout encore, c’est peut-être la rivière qui la terrifie, ces eaux à la fois enchanteresses et mortelles, où, depuis toujours, les tragédies se succèdent.
Au fond de l’eau
publié chez Sonatine
Polar quand tu nous tiens
Avant de rencontrer Nathalie, je n’avais jamais entendu parlé de Celeste NG et de son premier roman Tout ce qu’on ne s’est jamais dit, un polar. En me racontant l’intrigue, Nathalie m’a intriguée. A mi-chemin entre thriller et satire sociale. Connait-on vraiment nos proches? Merci au libraire de Dinan qui a recommandé ce livre à Nathalie, car il a atterri dans ma PAL (Pile A Lire).
Résumé : Lydia Lee, seize ans, est morte. Mais sa famille l’ignore encore…Sa mère, Marylin, femme au foyer, rêve que sa fille fasse les études de médecine qu’elle n’a pas pu accomplir. Son père, James, professeur d’université d’origine chinoise, a tant souffert de sa différence qu’il a hâte de la retrouver parfaitement intégrée sur le campus. Mais le corps de Lydia gît au fond d’un lac.Accident, meurtre ou suicide ? Lorsque l’adolescente est retrouvée, la famille Lee, en apparence si soudée, va devoir affronter ses secrets les mieux gardés. Des secrets si longtemps enfouis qu’au fil du temps ils ont imperceptiblement éloigné ses membres, creusant des failles qui ne pourront sans doute jamais être comblées.
Tout ce qu’on ne s’est jamais dit
publié chez Sonatine ou aux Éditions Pocket
Polar, polar, vous avez dit polar ?
Et oui, le polar a la cote, puisque Laurence avait aussi un polar à la main, son genre littéraire préféré. Avec Des enfants trop parfaits, elle poursuit sa découverte des œuvres de Peter James, auteur de romans policiers et fantastiques. Et si j’ai bien tout compris de ce que Laurence m’a expliqué, Des enfants trop parfaits est bien à mi-chemin entre les deux genres.
RÉSUMÉ : John et Naomi n’arrivent pas à se remettre de la mort de leur fils, emporté par une maladie génétique rare à l’âge de quatre ans. Lorsqu’ils rencontrent le mystérieux docteur Leo Dettore, ils voient en lui l’homme providentiel. Le généticien connaît en effet une méthode infaillible pour que leur prochain enfant ne soit pas atteint de la même pathologie. Comment résister à la promesse d’un bébé en bonne santé ? John et Naomi décident de tenter l’expérience.Ils auraient pourtant dû comprendre que quelque chose clochait quand ils ont vu la liste : choix de la couleur des yeux, des cheveux, des traits de caractère, des aptitudes sportives. Leo Dettore crée des enfants sur mesure ! Trop tard pour faire marche arrière. Naomi est enceinte, et déjà quelque chose ne tourne pas rond.
Des enfants trop parfaits
publié aux Editions Fleuve noir
Anne Sinclair à l’honneur
Parce que 2017 était une année présidentielle, parce que c’est Anne Sinclair, la journaliste préférée des Français qui revisite deux ans d’actualité, parce qu’elle a reçu ce livre en cadeau, Sylvie lit Chronique d’une France blessée. Après quelques difficultés à « entrer » dans ce recueil de chroniques, l’intérêt et la qualité de l’analyse ont pris le dessus m’a confessé Sylvie.
Résumé : Chacun voit bien que depuis près de deux ans, nous sommes entrés dans un monde nouveau qui donne le sentiment de voir l’Histoire se faire – ou se défaire – sous nos yeux. Anne Sinclair le raconte à sa manière. Elle nous offre la chronique qu’elle a tenue au jour le jour avec sa liberté de ton, sa vivacité de plume, son regard sans complaisance.
On revit ici la crise grecque de juillet 2015, les attentats de novembre, les migrants qui affolent la vieille Europe, la carte du monde qui se redessine entre Poutine et Erdogan, l’islamisme qui nous assaille, les populismes qui se répandent, les Français qui rejettent un ancien président et deux anciens Premiers ministres, la droite qui tente de s’imposer, la gauche qui finit par imploser.
Référence :
Chronique d’une France blessée
publié chez Grasset
Amour, toujours
Maria, grande lectrice et adoratrice de la plage comme lieu de lecture, apporte la touche sentimentale à cette sélection avec La danse hésitante des flocons de neige. J’aime ce titre, imagé et assez poétique. L’histoire regroupe tous les ingrédients du roman sentimental: des personnages attachants, du faste et des quiproquos. En écoutant Maria me raconter l’intrigue, je n’ai pas pu m’empêcher de faire le rapprochement avec le film La Proposition avec Sandra Bullock et Ryan Reynolds.
RÉSUMÉ : Noël, les guirlandes qui scintillent à vous en faire mal au crâne et le vent d’hystérie qui s’abat sur Manhattan… Pour Kayla Green, c’est tout simplement l’horreur. Alors, quand elle est embauchée par Jackson O’Neil pour redorer l’image de sa station de sports d’hiver de luxe, c’est comme un petit miracle : l’occasion de fuir la ville et de se noyer dans le travail. Enfin, c’est ce qu’elle croyait jusqu’à sa rencontre avec Jackson O’Neil et son encombrante famille… Les O’Neil sont bruyants, attentionnés, charmants. Bref… la famille qu’elle n’a jamais eue. Et quant à Jackson, sa voix grave et son sourire assuré, il approche un peu trop de la perfection pour ne pas être dangereux pour le cœur de glace qu’elle s’est si difficilement façonné
Référence :
La danse hésitante des flocons de neige de Sarah Morgan
publié chez Harlequin
Ô miroir, dis moi comment sortir de la crise ?
Jean-Yves (un des deux hommes interrogés) lit l’essai Éloge de l’anormalité de Mathieu Pigasse. Homme d’affaires français, il prône l’anormalité pour sortir de la crise économique dans laquelle les pays européens sont englués. Et puis, à la lecture du titre, on aurait pu comprendre le sous-entendu, cet essai est aussi l’occasion de régler ses comptes avec le Président François Hollande.
RÉSUMÉ : « La crise que nous traversons n’est pas comparable à celle des années trente, nous répète-t-on à l’envi ? C’est vrai : elle est bien plus grave. C’est pourquoi j’ai voulu écrire ce livre de colère… et d’espoir. ». Bienvenue à Normaland, le pays de la normalité. Ici, tout est « normal ». Ici, personne ne sort du cadre. Ici, nous veillons à ne pas décider pour ne pas déranger. Surtout ne rien faire de peur de mal faire. Attendre. Juste attendre. Par temps calme, cette normalité ne mène nulle part mais ne prête guère à conséquence. Dans les temps agités que nous vivons, elle mène tout simplement dans le mur. Ce qui est en cause aujourd’hui, c’est l’existence même de la démocratie. L’incapacité à faire face à la crise et à lutter contre le chômage, la croissance explosive des inégalités, la faiblesse des dirigeants, leur manque de souffle, de vision, d’ambition, l’absence de grand dessein collectif, tout ceci fait peser un risque sans précédent sur la démocratie. La politique exige de l’audace et du courage. De la créativité et de la vision. À temps de crise exceptionnelle, renouons avec l’exceptionnel. Vive l’anormalité !
Éloge de l’anormalité
publié chez Plon
Quand la littérature fait avancer les débats sociétaux
Jean-Jacques m’a parlé longuement, avec justesse et pudeur, de Tout s’est bien passé d’Emmanuelle Bernheim, qui avait d’ailleurs été sacré par Le Grand Prix des Lectrices ELLE 2014, dans la catégorie Document. Témoignage personnel, certes, mais qui force la réflexion sur l’euthanasie. Là aussi, en l’écoutant, j’ai noté le titre de cet ouvrage dans un coin de ma tête et je le lirai très prochainement.
RÉSUMÉ : » Papa m’a demandé de l’aider à en finir. » Je me répète cette phrase, elle sonne bizarrement. Qu’est-ce qui ne colle pas ? » Papa » et » en finir » ? Fin 2008, à l’âge de 88 ans, le père d’Emmanuèle Bernheim est hospitalisé après un accident vasculaire cérébral. Quand il se réveille, diminué et dépendant, cet homme curieux de tout, aimant passionnément la vie, demande à sa fille de l’aider à mourir. Comment accepter ? Et puis, » aider à mourir « , qu’est-ce que ça veut dire ?
Tout s’est bien passé
publié chez Gallimard, Collection Blanche ou Folio
Je ne sais pas pour vous, mais cette sélection m’a encore plus donné envie de lire et surtout d’aller à la rencontre de parfaits inconnus avec un livre à la main. Alors, une fois encore merci à ces liseurs de plage de m’avoir ouvert leurs livres et accordé quelques minutes de leurs temps.
RV dans 15 jours, pour un autre billet, toujours sur la lecture, toujours sur la plage de Dinard, toujours sur ces rencontres littéraires.
[…] Gwenn Ha Lu : retrouvez-ici les lectures estivales de Sylvie, Laurence, Sylvie, Nathalie, Maria, Myriam, Jean-Yves, […]
J’aimeJ’aime