L’homme qui murmurait à l’oreille des fous
Un café fumant, un fauteuil confortable et le Ouest-France dans les mains, pas de doute je suis en vacances en Bretagne. Les pages locales du Ouest-France regorgent toujours de nouvelles légères et insolites. Mais ce matin-là, l’entrefilet est plus que classique « Mercredi 27 décembre, de 17 h à 19 h, à la librairie Nouvelles Impressions, Pascal Voisine, auteur dinardais, dédicace son livre, Mon gamin, paru le 16 août chez Calmann Lévy. ». Et bien, j’y serai ! Dédicace, échanges avec Pascal Voisine autour de son livre et promesse d’une interview, ce début de soirée (et de vacances) est plus que prometteur.
Un mois plus tard, l’interview devient réalité et les lignes qui suivent sont la restitution de notre conversation téléphonique. Un grand merci à Pascal Voisine, pour sa disponibilité, sa confiance et sa liberté de ton.
Tout petit déjà, Pascal Voisine voulait être écrivain. Poèmes, nouvelles, histoires en tout genre, il écrit. Pour lui, pour ses instituteurs et plus tard pour la radio locale dinardaise, Radio Emeraude. En guise de cachet, il reçoit des places de cinéma. Un nouveau monde s’ouvre à lui, celui du 7ème art, des acteurs et des cinéastes qui rendent possible la magie et une nouvelle vocation naît, celle de devenir réalisateur.
Après une courte formation et d’heureuses rencontres, Pascal Voisine le devient. Court-métrages, publicités, documentaires, films, il exerce son métier pendant une dizaine d’année avant de poser sa caméra dans une unité de soins psychiatriques. D’abord pour les besoins du tournage du film Rien voilà l’ordre de Jacques Baratier, puis pour y créer un centre culturel où l’art allègera les troubles mentaux. Une mission de six mois qui se transforme en long CDD, puisque huit ans plus tard, il y officiait encore.
C’est ici au cœur de l’Aisne que Mon gamin a été imaginé. De ces ateliers artistiques avec les patients Pascal Voisine en garde de joyeux souvenirs, « un éclat de rire par jour garanti » me glisse-t-il, bien loin des idées reçues sur la psychiatrie. La proximité qu’il a su instaurer avec les patients en dépit des différences lui a inspiré cette histoire d’amitié entre un jeune adolescent et un handicapé mental. Dans les expressions et attitudes du personnage de Francis se cachent d’ailleurs celles d’un patient avec qui il a noué une amitié sincère.
Il ne manquait que du temps et un environnement propice à l’écriture pour que l’auteur en devenir se mette à la rédaction de son premier ouvrage. C’est chose faite en 2015. Un déracinement forcé en Picardie pour cause de nouveau défi professionnel et Mon gamin (qui aurait pu aussi se titrer La petite aiguille) voit le jour. Deux années sont nécessaires à Pascal Voisine pour achever le manuscrit grâce à une routine efficace : cinq heures d’écriture matinale où seul le bruit du clavier vient troubler la quiétude du moment.
Touche finale apposée le 18 Janvier 2017, appel de Calmann-Levy le 31 Janvier 2017 : « On souhaiterait vous publier. Quand pourrions-nous nous rencontrer ?». S’en suivent des jours d’euphorie et des semaines d’affinage avant que ne sorte le 16 août 2017 Mon gamin. Un « accomplissement de voir un rêve d’enfance se réaliser, une satisfaction bien plus grande que les sorties de mes films» me confie Pascal Voisine. D’autant plus que la rencontre avec les lecteurs est au rendez-vous : le livre en est à son cinquième tirage, rare pour un premier roman.
Et si la suite était de réunir le cinéma et la littérature ? Pascal Voisine aimerait voir transposer son roman sur grand écran et pourquoi pas participer à l’écriture du scénario ou réaliser l’adaptation. A moins que l’écriture d’un deuxième roman ne vienne perturber ce plan. Car dans son esprit se dessine déjà une autre histoire. Mais Pascal Voisine, ne m’en dira pas plus. Une chose est sure, l’intrigue se déroulera dans une ville inspirée de Dinard, son port d’attache.
Retrouvez la chronique de Mon gamin sur Gwenn Ha Lu ici
Ouest-France ne publie pas seulement des nouvelles légères et insolites. C’est pour cela qu’il est le premier journal de France !!!
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Gwenn Ha Lu, Gwenn Ha Vu et Gwenn Ha Interviewé… Bravo pour cette première interview, rondement menée, bien écrite et touchante ! Je n’ai pas pu m’empêcher de penser au film « Vol au-dessus d’un nid de coucou » à la lecture de l’article – un grand film.
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